Daniel était installé sur son canapé, une clope au coin des lèvres pendant qu'il réfléchissait. Naira était partie travailler un peu plus tôt et comme tous les jours, lui, il réfléchissait à ce qu'il pouvait bien faire. Il ne gagnait pas d'argent et ça commençait à lui taper sur le système, vraiment. C'était déjà le cas avant, mais ça devenait de pire en pire. Il en avait marre de rester à rien faire, de ne pas pouvoir aller faire quelque chose de constructif et de traîner dans South Neptune sans rien branler. S'il continuait ainsi, il allait devenir dingue. Alors dans ces moments-la revenait la tentation. La tentation de retourner chez les Sharks. Ce serait tellement simple. Tellement plus facile que de se casser le cul à chercher des jobs où il ne serait pas embauché. Venir de South Neptune, faire parti des Sharks et sortir de prison était le genre d'association assez terribles qui faisait en sorte qu'il ne trouverait pas de travail. Même s'il essayait, même s'il disait qu'il était sérieux, on ne le croyait pas. Alors il écrasa sa clope dans le cendrier et se leva. Il prit une douche, puis s'habille, enfila son blouson en cuir et attrapa ses affaires, dont ses clés de moto pour aller dans un endroit où il était sur de trouver ce qu'il cherchait. Naira lui en voudrait, certes, mais elle comprendrait qu'il avait fait le bon choix. Il serait plus prudent, moins con et moins impulsif qu'il y a trois ans. Il ferait attention. Et il avait besoin de ça, besoin de se sentir vibrer sur sa moto. Besoin de retourner chez les Sharks, même s'il risquait gros, ne serait-ce que dans sa vie personnelle. Il savait aussi que sa petite sœur lui foutrait des bâtons dans les roues, mais il avait vu pire et avait des potes qu'elle n'avait pas au sein des Sharks. Plus vieux qu'elle et plus influent, alors elle n'arriverait pas à grand-chose, si ce n'était le faire chier. Daniel grimpa sur sa moto avant d'enfiler son casque et de se barrer en direction du terrain vague qu'il connaissait si bien, mais duquel il ne s'était pas approché depuis quelques temps maintenant. Il n'y était pas retourné depuis qu'il était sorti de prison, s'éloignant un maximum des tentations, même s'il avait revu ses potes, après tout, ils étaient sa deuxième famille. Il ne pouvait pas les laisser tomber et les oublier, il n'était pas de ce genre-là. Arrivé au terrain vague, il éteignît sa moto, en descendit et retira son casque, remarquant directement la place habituelle de ses potes occupée par ces derniers. Bien. Quand ses derniers le virent, ils se levèrent directement alors que Daniel s'approchait déjà. Une fois arrivé à leur hauteur, ils se firent tous leur salut habituel en plus d'une accolade. « Putain, mais t'étais où? Tu te décides enfin à revenir parmi nous? » Lui demanda Alessio, un sourire aux lèvres alors qu'il regardait tout de même Daniel sérieusement. Parce que même s'il le disait sur le ton de la rigolade, Daniel savait très bien qu'il était sérieux, qu'il avait envie que Dan revienne, réintègre les rangs pour qu'ils puissent recommencer leurs activités comme avant. « Semblerait que oui, sinon qu'est-ce que je foutrais là? » Lui répondit ce dernier, alors qu'il entendait déjà  le bruit d'une moto qu'il ne connaissait que trop bien. Évidemment, Gaby était toujours dans le coin pour venir l'emmerder, le rôle d'une sœur, n'est-ce pas?

"mamita !" crie l'hispanique à l'intention de sa grand-mère. aucune réponse. gaby laisse échapper un soupir. pourquoi s'obstine-t-elle à hurler ? elle sait parfaitement que l'audition de sa grand-mère décroit un peu plus chaque jour. d'ici la fin de l'année elle finira sourde. d'un pas décidé la jeune fille entre dans la chambre de sa grand-mère. celle-si sursaute en voyant la brune. "oh je t'ai pas entendu niña" réplique la vieille dame. gaby lève les yeux au ciel sans même prendre la peine de répliquer. à quoi bon. elle s'approche du lit de sa grand-mère, la femme de sa vie. elle l'embrasse tendrement sur le front. "je sors mamita, ça ira ?" demande-t-elle en haussant la voix et en parlant distinctement. elle hoche la tête en se mordant les lèvres. gaby se sent toujours coupable de la laisser seule dans l'appartement. elle a toujours peur qu'il lui arrive quelque chose. mais elle doit travailler. il le faut. sans salaire, pas de médicament. après un dernier baiser, gaby quitte l'appartement son casque sous le bras. elle descend les escaliers en trottinant, comme à son habitude. devant l'immeuble sa moto trône en reine. avec toujours la même excitation elle grimpe sur l'engin. elle glisse son crâne dans son casque et fait tourner la poignet. le bruit puissant du moteur la fait frissonner. elle aime cette sensation plus que tout. la tête vide de toutes pensées, la brune se met en route vers le café où elle bosse. inconsciemment elle tourne la tête devant le terrain vague, prête à saluer les sharks qui s'y trouvent. son sang se glace. sa colère monte d'un coup. daniel est là. sans réfléchir elle coupe la route et rentre en trombe sur le terrain vague. elle dérape devant le groupe de garçons avant de couper son moteur et de retirer son casque. "tu crois faire quoi morello ?" demande-t-elle à son ainé. oui, lorsqu'elle est énervée elle appelle ses frères par leur nom. "non, la ramène pas juan" dit-elle en s'adresse à un pote de daniel qui avait oser ouvrir la bouche.

Ces derniers temps, Daniel sentait qu'il avait sa petite-sœur sur le dos. Elle avait cette légère tendance à vouloir le surveiller et l'empêcher de faire une "connerie". C'était plus mignon en soit, sauf qu'il était suffisamment grand pour savoir ce qu'il faisait sans avoir besoin d'avoir sa sœur derrière lui à chaque instant. Ça l'agaçait plus qu'autre chose, même s'il ne le montrait pas vraiment histoire que ça ne parte pas en cacahuètes avec elle. Il avait déjà Naira qui ne lui faisait pas confiance - et elle avait sûrement raison, puisqu'il était au terrain vague et que c'était mauvais signe -, donc il n'avait pas besoin de sa sœur en guise de cerise sur le gâteau. Merde, il n'avait pas douze ans et était suffisamment vieux pour pouvoir prendre ses décisions seul. Et en observant Gaby faire un joli dérapage à côté d'eux, Daniel comprit très vite que cette dernière était en colère. Emmerdeuse. Elle lui demande ce qu'il croyait faire et l'appela par leur nom de famille, ce qu'elle faisait à chaque fois qu'elle était en colère et à tous les coups, ça le faisait sourire. « Ça te regarde? » Lui demanda Juan, alors que sa sœur l'envoya directement chier avec son répondant habituel. Juan lui lança un regard noir et Daniel leur fit signe de dégager, parce qu'il était capable de gérer sa sœur sans l'aide de personne. Et il n'aimait pas trop que les autres se mêlent de leurs affaires, surtout quand c'était avec sa sœur. Encore avec ses frères, il valait mieux que d'autres personnes soient la, au cas ou ça se mettait à dégénérer complètement. Mais avec Gaby, tout ce qui risquait d'arriver était que leur conversation monte dans les tons et qu'ils s'engueulent, rien de bien impressionnant en soit, si ce n'est que ça surprenait toujours les autres. Il vit Juan et Alessio aller plus loin, suffisamment pour entendre, mais pas trop près non plus. Putain de commères. « Mêle-toi de tes affaires, Gaby, ce que je fais te regarde pas. » Lui dit-il sur un ton sérieux histoire qu'elle lâche l'affaire, même s'il savait qu'il allait en falloir plus que ça et il était déjà prêt à mettre le paquet. « J'ai pas besoin de toi pour surveiller ce que je fais. J'ai besoin de fric, tu le sais très bien, donc va travailler et dis pas à Naira que tu m'as vu ici, c'est tout ce que je te demande. » Ajouta-t-il avant de s'allumer une clope pour éviter de s'énerver en écoutant les réponses de sa sœur. Et il savait déjà qu'elle allait le gonfler, même s'il l'aimait beaucoup.

depuis la sortie de prison de daniel, le voir replonger dans le gang était ce qu'elle redoutait le plus. jamais elle n'oublierait son arrestation. c'était un dimanche midi. juste avant que la famille morello passe à table. une fois la porte refermée et la voiture de police partit elle avait vu sa mère, mamita et naira s'effondrer en larme. elle n'a pas pleurer sur le coup. elle pensait tellement le revoir le soir. après tout, combien de fois un membre de sharks, ses frères compris, ont-ils passé la nuit derrière les barreaux ? elle s'est effondrée le jour où elle a appris le verdict. trois ans. trois ans loin d'elle. trois ans dans une cellule. elle lui a rendu visite chaque jour. sous le soleil, sous la pluie, sous la tempête. elle n'a manqué aucune visite. elle sait que ces trois années ont été difficile pour lui. mais il ne sait pas à quel point elles ont marqués la famille au fer rouge. naira ne dormait plus, craignant de ne pas le revoir. mamita avait peur pour la première fois de sa vie. les frères morello ne faisaient pas les fières non plus. trois longues années. et maintenant qu'il est dehors, il veut détruire ces chances d'une vie plus normale. gaby ne peut pas le laisser gâcher cette deuxième chance. "J't'emmerde Juan !" crache-t-elle au visage du motard. de la haine. voila ce qu'elle ressent là, tout de suite. si daniel replonge ils en seront responsable. et elle les fera payer pour ça ! alors que les deux hispaniques se reculent de quelques pas pour leur donner un semblant d'intimité daniel commence à parler. elle sait pertinemment qu'elle l'ennuie. tant mieux. qu'il s’habitue. elle ne va pas le lâcher. "si daniel. si ça me regarde." dit-elle sans hausser la voix. elle ne crie pas pourtant son regard en dis long. "t'es un putain d'égoïste morello ! tu sais pas ce qu'on a vécu pendant trois ans. tu sais pas." elle soupire. son comportement l'exaspère. il n'a pas compris la leçon ou quoi ? "tu veux y retourner c'est ça ? parce que c'est bien partit pour !" fait-elle d'un ton froid.

Évidemment qu'elle allait lui faire la morale. Comme si il n'avait pas déjà Naira pour la lui faire. Putain, les femmes pouvaient vraiment toutes être des emmerdeuses, c'était dingue. En même temps, Gaby était une Morello, alors sûrement que l'influence de tous les mâles de la famille n'y était pas pour rien. Mais merde alors, il n'avait pas besoin de ça actuellement. Entendre sa petite-sœur venir lui faire la leçon n'était pas vraiment agréable. Il savait qu'elle faisait ça pour son bien et le bien de leur famille, mais ne savait-elle qu'il était un Morello et que dans tous les cas, les Sharks coulaient eux aussi dans son sang? Il avait beau dire, l'envie de retourner vers ses potes était forte. Et la tentation était d'autant plus grande. C'était énervant, mais bon, il pouvait bien prétendre avec Naira pour la rassurer, mais peut-être que ça serait plus difficile avec sa sœur. Elle lança qu'il était un égoïste. Il se contenta de la regarder en l'écoutant attentivement se foutre en colère. Elle la fatiguait déjà avec ses reproches, même s'il comprenait ses arguments. Sauf qu'elle n'était pas dans sa tête et qu'actuellement, son activité était pratiquement la même que quand il était en prison et il avait presque l'impression de ne jamais être sorti. C'était excessivement énervant et il en avait marre. Donc elle avait beau l'accuser d'être un égoïste, peut-être qu'en fin de compte, elle n'avait pas si tort. Mais il savait très bien ce qu'il risquait, sauf qu'il avait besoin de se sentir utile et ce n'était pas en rien branlant sur son canapé qu'il allait y parvenir. Alors il écouta puis quand elle eut fini, il se décida à rétorquer histoire de lui faire comprendre son point de vue. « Lâche-moi, Gaby, okay? » Commença-t-il sur un ton plus ou moins agacé, à vrai dire, on pouvait sentir que lui aussi commençait à se foutre en colère. « J'en ai plein le cul de voir Naira bosser alors que je fous rien. Tu crois que je peux trouver un autre job? Réfléchis un peu, tu crois que quelqu'un va m'embaucher? » Ajouta-t-il en haussant légèrement le ton. « J'ai besoin de faire quelque chose, d'accord? Je compte pas retourner en prison, je serai prudent. Je sais ce que je fais, d'accord? Donc casse pas les couilles et va voir ailleurs si j'y suis. » Termina-t-il, plus agressivement que précédemment. Il en avait marre de devoir se justifier tout le temps pour tout. Il n'en pouvait plus et si sa sœur s'y mettait, il allait littéralement péter un câble.

un dialogue de sourd. voila comment s'annonce cette conversation. elle le sait. il le sait. ça ne mènera à rien. elle ne lâchera pas. lui non plus. ils sont comme ça chez les Morello. ils sont tenaces. les désaccords sont rares mais quand ils s'installent ils sont persistants, résistants. comme de la mauvaise herbe. ça n'arrête jamais de pousser vraiment. gaby pourrait laisser tomber, dire merde. il est majeur. il est capable de se débrouiller seul. mais c'est plus fort qu'elle. elle ne peut pas le laisser tomber. elle ne veut pas qu'il risque la prison une nouvelle fois. elle ne le supporterait pas. naira non plus. leur mère et mamita non plus. égoïste. voilà comment est son frère en ce moment. oui, elle comprend, un peu. elle aussi, elle a les sharks dans le sang. elle non plus ne s'imagine pas les quitter. c'est peut-être elle l'égoïste finalement. elle ne pourrait pas quitter les motards si on lui demandait. ils sont sa famille. et on ne quitte pas sa famille. question d'honneur. elle comprend. mais elle a peur. peur de perdre son frère. et c'est cette peur qui parle aujourd'hui. gaby entend la colère de son frère au son de sa voix. "tu sais, j'suis sur que j'pourrais parler à Bryan et te trouver un truc au Winston." dit-elle d'une petite voix. c'est un tire à longue distance mais bryan, son patron, a confiance en elle. avec un peu de persuasion, des heures en plus non rémunérés, elle peut le convaincre d'embaucher son frère. même juste pour faire le ménage lorsque le bar ferme. "okay, alors tu m’emmènes à chaque fois, que j'surveille ton cul !" réplique-t-elle sérieusement. elle a pas la force de l'arrêter. elle risque de se prendre une baffe avant. nouvelle technique, lui coller aux baskets. au moins, avec elle sur le dos, il fera peut-être plus attention. le bruit d'une moto surprend les deux morello. gaby tourne la tête. la moto d'alvaro vient de rentrer sur le terrain vague. ça sent le deux contre un.

Tu traines, depuis deux heures. Perché sur ta moto t'observes le monde, les gens à la recherche de quelque chose pour t'occuper. Parce que ouais, y'a des jours où tu t'ennuie, où t'as rien à faire à part tourner en rond dans southport. Puis sans vraiment faire attention, tu te retrouves au terrain vague. L'endroit favori des gangs, l'endroit qui la nuit se transforme en terrain de courses géant et où les flics n'osent même plus s'aventurer. Parfois il t'arrive de sortir cette vieille mustang qui prend la poussière de ton garage et faire ronronner son moteur. Mais ça fait bien longtemps que tu ne l'as pas fait, et puis t'es plus certain de gagner maintenant. De loin, t'aperçois des silhouettes, y'a toujours du monde qui vient squatter ici, c'est un peu l'endroit où tout le monde se rejoint et où les gosses viennent jouer. Alors sans hésiter, tu entres sur le terrain en faisant ronronner le moteur de ta moto, histoire de te faire remarquer un peu. T'aimes ça, sentir le regard des gens sur toi, sentir que tu ne passes pas inaperçu. Tu t'approches encore et tu te rends compte que Gaby et Daniel sont ici et leur conversation a l'air d'être houleuse. Un sourire en coin, t'arrêtes ta moto prêt d'eux et tu mets pied à terre. Tu passes une main dans tes cheveux noirs histoire de les remettre en place et tu t'approches des deux Morello. T'imagines déjà Gaby en train de prendre la tête à Daniel. Toi t'es content qu'il veuille revenir dans le business puis sa te permettras de passer du temps avec lui. Enfin ce n'est pas aussi simple, d'un côté tu le sais. Tu te plantes devant eux, un grand sourire sur tes lèvres. « Alors les filles, encore en train de s'engueuler ? » Les filles, oui. T'aimes bien titiller Daniel, surtout depuis qu'il est marié. Tu sors une cigarette que tu coinces entre tes lèvres puis tu fouilles tes poches à la recherche de ton foutu briquet. T'as dû l'oublier chez toi, mince. Tu regardes alors Gaby. « T'aurais pas du feu ? » C'est assez tendu avec ta sœur, surtout depuis qu'elle a rejoint les Sharks. T'es pas d'accord avec ça, mais faudra bien que tu t'y fasses. Un jour, peut-être.

Il avait beau aimer sa sœur, elle arrivait tout de même à l'agacer assez facilement. Et là, elle le faisait certainement exprès, donc elle y arrivait encore plus rapidement que d'habitude. Emmerdeuse, il pouvait le répéter encore et encore, mais ça n'y changerait absolument rien, parce qu'elle n'était pas prête de changer. Malheureusement, il risquait de rester bloquer dans cette conversation sans fin pendant longtemps à ce rythme-là. Elle cherchait certainement juste à le protéger et il trouvait ça mignon, mais rapidement agaçant. Probablement qu'il pouvait l'emmerder autant parfois, mais merde, il s'arrêtait quand il voyait qu'elle commençait vraiment à se foutre en rogne, elle pourrait en faire tout autant. Ce serait sympa de sa part. Elle lui proposa un job au bar où elle bossait et il secoua directement la tête négativement. « Non, je veux pas te foutre dans la merde inutilement. » Lui dit-il, parce qu'après tout, il ne manquait plus qu'il fasse une connerie alors que sa sœur s'était portée garante de lui pour qu'elle se fasse virer inutilement. Après tout, il avait beau être un type sympa, il serait tout de même capable d'éclater un type s'approchant d'un peu trop près de sa sœur, donc ça ne servait à rien. Même si l'idée était plutôt sympa en soit. Elle finit par lui dire qu'elle était d'accord, mais qu'elle allait le suivre partout. « Oh, t'es pas ma mère, la naine, donc tu vas te calmer. Je t'emmènerai si je veux. Si je juge que j'ai pas envie, tu viendras pas. » Dit-il, la provoquant légèrement exprès. Mais en même temps, ce n'était pas complètement faux. S'il pensait que la situation était trop dangereuse pour elle, il ne l'emmènerait pas, quoiqu'elle en dise. Il entendit le bruit familier d'une moto et vit Alvaro descendre de sa bécane et il se mît à soupire pendant qu'il tirait sur sa clope. Au moins, lui, il ne lui casserait pas les couilles au sujet de son retour chez les Sharks. Ce dernier s'approcha donc avec sa nonchalance habituelle, puis il traita au passage Daniel de fille. Daniel était habitué aux conneries d'Alvaro, il avait commencé quand ce dernier s'était marié avec Naira. Puis il demanda du feu à leur sœur. Daniel lui tendit le sien par réflexe. « On s'engueule pas, on discute. Pourquoi, tu veux te joindre à nous, gamin? » Lui lança Daniel, le taquinant à son tour par rapport au fait qu'il était plus jeune que lui, un sourire aux lèvres.

putain de fierté. elle avait pas d'espoir en lui proposant ce job. elle connait son frère par coeur. elle savait qu'il dirait non. la foutre dans la merde. qu'est ce qu'il ne faut pas entendre. elle arrivait à s'y mettre toute seule, dans la merde. la preuve. elle est là, à gueuler sur son abrutit de grand frère alors qu'elle commence le boulot dans 10 minutes. tant pis, elle trouvera une excuse, comme à chaque fois. elle ne soulève pas sa remarque. inutile. une fois de plus il ne changera pas d'avis. elle pourrait parler à bryan derrière son dos mais il n'irait surement pas de toute façon. "la naine t'emmerde. j'suis un pot de colle t'sais, tu te débarrasseras pas de moi comme ça" réplique-t-elle en souriant un peu. elle dit cela sur le ton de l'humour mais ils savent tous les deux que c'est la vérité. gaby ne se décollera pas de son frère. pas s'il retourne dans le gang. elle sera son ombre, que ça lui plaise ou non. elle sait se faire discrète quand il le faut. alors que la tension redescend, alvaro gare sa moto à quelques mètres d'eux. elle aime son frère. c'est sa chair et son sang. pourtant leur relation a toujours été conflictuelle. elle ne sait jamais sur quel pied danser avec lui. alors que daniel tend son feu au garçon, la brune attrape une cigarette à son tour. elle pensait arrêter. c'est peine perdue dans ce milieu. la clope au bec, elle l'allume et tire une longue latte dessus avant d'expirer un beau nuage de fumée.

Daniel aimait sa famille plus que quiconque au monde. Après tout, ils avaient toujours été la quand il avait eu besoin d'eux et la réciproque était vraie. Une famille servait à ça, à se rendre service et à s'apporter un soutient que personne d'autre ne pouvait donner. Ceci dit, Daniel avait eu envie au moins une fois de tuer chacun des membres de sa famille. Ce qui était probablement normal. Qui n'avait jamais eu envie de tuer un de ses frères ou sa sœur ou même sa femme parfois? Ça ne voulait pas dire qu'il comptait passer à l'action un jour, ils lui manqueraient trop. Mais c'était dans des moments comme pouf cette dispute avec Gaby qui lui donnait des envies de meurtre. Cette manie de se mêler de tout comme si chacun d'entre eux devait mener sa vie au gré des autres. Rien de plus emmerdant selon l'avis de Daniel. Mais il écoutait tout de même ce que sa sœur avait à lui dire. Il ne répondit pas à la remarque de sa sœur, parce qu'il savait très bien qu'il pourrait lui échapper s'il le voulait. Donc pas la peine de partir en débat à ce sujet, vu qu'il savait que dans le fond, il le gagnerait. Alvaro fut interpellé par Juan et il alla vers eux, laissant Gaby et Daniel seuls pendant un moment, tandis que Daniel vit sa sœur s'allumer une cigarette. « T'étais pas censée arrêter? » Lui demanda-t-il avec ce regard que font les Morello quand ils sont mécontents de quelque chose. « Aucune volonté. » Ajouta-t-il sur un ton taquin, mais qui voulait clairement dire qu'il pensait qu'elle n'avait pas géré sur ce coup-la. « Par contre, Gaby, je déconne pas quand je te demande de rien dire à Naira sur ce qui vient de se passer, tu comprends? » Lui demanda-t-il, très sérieux cette fois-ci, parce qu'il ne voulait pas la décevoir et lui donner une raison de divorcer. Après tout, il n'avait pas du tout envie de perdre sa femme.