Money is the anthem
 of success...
Avalon n'a pas de mère. Elle n'en parle pas. Cette femme n'a tout simplement jamais existé. ≈ Elle a été élevé par son père qui lui donna une "bonne" éducation pour en faire une femme du monde respectable en vue de faire de bonnes études et de trouver un bon époux. Elle a grandi dans l'opulence et le trop-plein de tout. Cependant, Ava n'est pas une mauvaise personne. Elle n'est ni égoïste, ni superficielle et peut aisément se passer de l'argent que lui donne son père à la place de son affection.   ≈ Elle est fiancée à un homme qu'elle n'aime pas. En réalité, c'est son père qui forcé l'union puisque le jeune homme est un de ses associés qui compte reprendre l'entreprise familiale lorsque M. Winsor partira à la retraite.  ≈ Elle est née et a vécu à Neptune jusqu'à ses dix-huit ans. Passé cet âge, elle partit à Los Angeles avec son père, là où se trouve le siège de leur entreprise. ≈ Sa meilleure amie au lycée se nommait Gaby, mais leur amitié était très mal vue puisqu'elles venaient toutes deux des milieux différents. Lorsqu'elle a quitté Neptune, Ava n'avait plus aucun contact avec Gaby, mais lorsqu'elle est revenue pour fuir son père et son fiancé, cette dernière a été la première personne à lui tendre la main. ≈ Elle déteste les 3/9 et le monde faussement glamour et doré qui s'y rattache. Avalon aime les plaisirs simples et n'a pas besoin de toutes ces possessions, même si vivre comme une pauvre l'a pouvait dépaysé. Cependant, elle s'adapte très facilement à toutes les situations.  ≈ Dans le quartier de South Neptune, elle est très mal vue. Les gens pensent qu'elle est comme les 3/9, mais en vérité, ses valeurs se rapprochent beaucoup plus de celles du quartier pauvre de Neptune. ≈ Elle déteste l'injustice, mais elle a compris qu'elle n'y avait rien à faire contre la corruption de la ville, sauf suivre ses propres règles. Du coup, elle rêve de pouvoir s'intégrer dans le gang des motards. ≈ Elle adore les animaux et est végétarienne. ≈ C'est une femme qui a le coeur sur la main. Elle fera toujours passer les autres avant sa propre personne. Elle ne supporte pas voir le malheur des autres et préférait porter toute la douleur du monde sur ses épaules plutôt que de voir les autres souffrir. C'est aussi une vraie boule d'énergie, toujours prête à faire plein de choses, toujours souriante et rayonnante. Néanmoins, qui la cherche, la trouve. Il lui suffit d'un rien pour partir au quart de tour et s'énerver. ≈ Elle déteste la bière. Lorsqu'elle dit cela, les gens l'appellent "Princesse". D'ailleurs, c'est le surnom que certains motards lui ont donné et cela n'a rien de gentil. ≈ Son père lui a coupé les vivres, alors elle travaille comme comptable au Garage des Salvati et elle y est payée une misère. Les motards voient d'un mauvais oeil son travail chez les Italiens, mais ils les préfèrent aux Irlandais. ≈ Elle est fan des films d'horreur et des sports en tous genres. ≈ Elle a plusieurs piercings aux oreilles et souhaiterait se faire tatouer. ≈ Elle est venue à Neptune pour fuir son fiancé qui ignore où elle se trouve.

...So before we go out, what's your address ?
« Avalon, réveille-toi et habille-toi s'il te plait. Et après cela, descends me rejoindre dans le salon. » M. Winsor ouvrit brusquement le rideau de la chambre, laissant les rayons du soleil venir tirer violemment sa fille de son précieux sommeil. Avalon poussa un soupir de mécontentement, maudissant un million de fois son père dans sa tête pour l'avoir réveillé de cette façon. Et puis, pourquoi avait-elle à s'habiller, d'abord ? Que lui préparait-il encore ? Ce fut avec beaucoup de mal qu'elle s'extirpa de son lit, frissonnant au contact de la température ambiante qui était bien différente de celle sous sa couverture. Quoi qu'il en soit, elle ne tarda pas à se préparer. Elle connaissait son père et ce dernier n'avait aucune patience. Quand il désirait quelque chose, il devait l'avoir immédiatement ou les conséquences étaient terribles, à la hauteur de l'affront. Avalon souhaitait éviter de s'attirer ses foudres, surtout de si bon matin. Finalement prête, elle le rejoignit de le vaste salon épuré et moderne, orné de sculptures et de magnifiques œuvres d'art qui s'alliaient parfaitement avec le blanc de la pièce. Tout semblait si propre et si bien rangé, comme s'il n'y avait aucune vie à l'intérieur de la maison. Les portes fenêtres étaient grandes ouvertes et celles-ci donnaient directement vu sur la plage et le bord de mer. Le parfum iodé embaumait d'ailleurs la pièce qui sentait particulièrement bon l'air frais et le vent marin. A mesure qu'elle s'avançait dans le salon, Avalon crut reconnaître une silhouette familière, assise dos à elle, sur un fauteuil placé en face du grand canapé central, là où se trouvait M. Winsor. Lorsqu'il leva la tête, ses yeux se posèrent immédiatement sur sa fille et un large sourire étira ses lèvres. « Ah, ma chérie. Tu te souviens de Nolan ? » Dit-il en pointant sa main en direction de la silhouette qui ne tarda pas à se lever pour faire face à Avalon. Bien sûr qu'elle se souvenait de lui. Comment oublier un homme d'une carrure et d'un charisme si imposant ? La jeune femme le connaissait depuis pas mal d'années, depuis qu'il avait commencé à travailler avec son père. Elle le trouvait très courtois et charmant, un vrai gentleman. « Oui, évidemment. » A ces mots, Nolan eut un sourire qui voulait dire qu'il était ravi qu'elle ne l'ait pas oublié. Il prit sa main et y déposa un baiser, une attention qu'elle trouva très vieux jeu mais, agréable. Et ces yeux... Elle ne pouvait s'en défaire. Il était d'une beauté et d'une prestance à en couper le souffle. Néanmoins, si elle le trouvait à goût, elle ne laissait rien paraître. Cela faisait parti des principes des femmes du 'monde'. Elles ne devaient pas sembler acquises comme cela, et surtout pas au bout de la première rencontre. Elle prit place auprès de son père et tous trois entamèrent une longue conversation qui s'éternisa durant des heures, amenant même au déjeuner. Après le repas, Nolan invita Avalon à aller faire un tour sur la plage, ce qu'elle accepta avec plaisir. « Ecoutez Miss Winsor, je ne suis pas venu chez vous par hasard aujourd'hui. Je sais que cela va vous paraître complètement insensé, mais avec la bénédiction de votre père, j'ai l'honneur et le privilège de.. » Il s'arrêta un instant, cherchant quelque chose dans sa poche. Il en sortit finalement une petite boite, l'ouvrant durant sa marche aux côtés de la jeune femme qui arquait les sourcils de stupeur. « Vous demander votre main. » Dit-il tout naturellement, comme si l'enjeu n'était pas de taille à l’inquiéter. Déconcertée par cette surprise, Avalon en perdit la voix.

Avalon Winsor débarqua en trombe dans le bureau de son père et ce, sans même avoir pris la peine de frapper à la porte. Ses joues étaient rosies de honte et de cette colère qu'elle tentait de maitriser afin d'arriver à trouver correctement ses mots. « Comment as-tu osé ! » Lui balança-t-elle avec toute la haine du monde, les sourcils plus froncés que jamais. Elle se tenait face à lui, bien qu'il était assis, et elle attendait qu'il daigne la regarder dans les yeux pour continuer son discours. « Comment as-tu pu me promettre à un homme dont j'ignore jusqu'au nom. Je ne sais rien de lui et par dessus-tout, je ne l'aime pas. » M. Winsor eut un léger sourire. Il était tout simplement amusé par la naïveté de son enfant. « Ma chérie, tu te rendras vite compte que le mariage n'est pas question d'amour, mais de patrimoine. Il faut préserver ce qui appartient à la famille et puisque tu ne souhaites pas prendre la tête de l'entreprise, tu épouseras cet homme. Ce n'est pas négligeable. » Elle n'avait pas son mot à dire. La décision était prise depuis bien longtemps déjà et la demande ne fut qu'une simple formalité. Elle n'était qu'un vulgaire pion, un faire-valoir pour un homme qui avait l'intention de faire d'elle une femme tromphée.

Cela ne faisait que deux jours qu'Avalon Winsor était de retour à Neptune, même si le quartier de South Neptune était complètement différent de celui où elle avait grandi. Cependant, elle ne s'en plaignait pas et était plus que reconnaissante envers Gaby, cette ancienne amie qui lui avait ouvert sa porte dans un moment difficile de sa vie où tout le monde la laissait tomber. Ses 'amies' riches n'arrivaient pas à comprendre pourquoi elle s’obstinait à ne pas vouloir épouser Nolan qui était un bon parti et l'un des hommes les plus beaux de tout Los Angeles. Seulement, Ava ne l'aimait pas et ne pouvait concevoir un mariage sans amour. Et même s'il s'était montré comme un gentleman bienveillant lors de sa demande, il s'était, par la suite, révélé sous son vrai jour : Un homme calculateur, arrogant et égoïste. Alors, la jeune Winsor avait fui pour éviter cette mascarade et surtout, de finir malheureuse entrainé dans une histoire basée sur l'argent, comme si tout dans la vie ce résumait à ce simple mot. Quoi qu'il en soit, Gaby Morello, sa seule vraie amie, avait accepté de l’héberger chez elle le temps qu'elle puisse retomber sur ses pieds puisque son père lui avait coupé les vivres, aussitôt après son départ de la maison. Si cela était le prix de sa liberté, elle était prête à le payer. Gaby était au travail et pour la remercier de son hospitalité, Avalon fit rapidement le ménage. Une fois la tâche accomplie, elle décida qu'il était temps de prendre une douche chaude et bien méritée puisque toutes ces émotions avaient nouées ses épaules déjà bien tendues à l'origine. Avalon fit couler l'eau et elle mit de la musique pour mieux profiter de l'instant et ainsi, se couper définitivement du monde. Si bien qu'elle n'entendit pas la porte d'entrée s'ouvrir. Isaac Morello, le frère de Gaby. Il avait un double des clés de sa petite sœur et n'hésitait pas à s'en servir lorsqu'il avait envie de lui rendre visite. « Gab' ? » Dit-il en avançant pièce par pièce à la recherche de la dernière des Morello. Simultanément, Avalon avait terminé de prendre sa douche et elle s'était entourée d'une serviette qu'elle avait noué autour de sa poitrine. Lorsqu'elle sortit de la salle-de-bains, elle tomba nez à nez avec le jeune homme qui sembla presque aussi surpris qu'elle. La riche déchue ne put s'empêcher de crier à la vue de cet inconnu. « Putain, mais t'es qui toi ? » Dit-il sans une once de délicatesse. Ava fronça les sourcils, un peu étonnée par ce manque de tact. « Je suis la copine de Gaby. » Isaac fit les gros yeux, ouvrant la bouche de stupeur. Face à ce malentendu, la jeune femme répliqua aussitôt :  « Non, non ! Pas sa copine, 'copine', juste sa copine. Son amie. Sa camarade. Qui dort sur le canapé. Très loin de sa chambre. » Ava ne pouvait s'empêcher de parler, comme à chaque fois qu'elle se sentait mal à l'aise ou stressée.

« Je t'emmerde Isaac. T'es vraiment trop con. » Dit-elle avant de partir, furieuse. Cela faisait plusieurs semaines qu'Isaac et Avalon se cherchaient. Ils passaient leur temps à s'envoyer des piques et à se rabaisser plus bas que terre, car il voyait en elle une princesse des beaux quartiers et elle voyait en lui une brute sans aucune manière. Ni l'un, ni l'autre ne démordait de l'image qu'ils se faisaient, sans doute par fierté. « Ah ouais, j'suis trop con ? » Il lui attrapa violemment le poignet, la tournant pour l'obliger à lui faire face. « N'oublie pas que tu es ici chez moi. On est pas chez les 3/9 ici, tu peux pas simplement faire ta loi. » Avalon tirait sur son bras pour se délivrer de l'emprise du jeune Morello, mais celui-ci refusait de la lâcher. « Putain lâche-moi, tu me fais mal. » « Souviens-toi de ce que j'viens de te dire. Et ne t'avise plus jamais de me traiter comme ça, sinon tu repartiras aussi vite que t'es arrivée. » Ils se toisaient, s'insultaient du regard mais par dessus tout, ils se méprisaient. (...) « Elle y a cru ? » « Complètement, elle pense qu'on se déteste ! » Avalon sauta dans les bras d'Isaac qui la rattrapa au vol. Elle noua ses jambes autour de son bassin et ses bras autour de son cou, plongeant son regard dans le sien. « J'aime pas lui mentir. » Dit-elle d'une voix boudeuse. « Moi non plus, tu le sais bien, mais on a pas le choix. Enfin, pour le moment. » Ava ne semblait pas si convaincue par les dires du tatoueur. A ses yeux, Gaby était assez grande pour comprendre que son frère sortait avec l'une de ses amies. Elle en venait à se poser une multitude de questions. Peut-être qu'Isaac avait honte d'elle ? Et qu'il souhaitait simplement garder leur relation secrète par crainte d'en parler aux autres motards. Elle baissa les yeux, malheureuse à cette simple idée. Isaac savait très bien à quoi elle pensait. Il attrapa son menton entre ses doigts et chercha à nouveau son regard. « Hey... Je.. » Les mots lui avaient du mal à franchir le seuil de ses lèvres. Il n'avait jamais dit cela à aucune fille, mise à part Gaby. « Je t'aime. Tu m'entends ? »

« Ava' y a un mec pour toi. » Mais qui cela pouvait-il bien être ? Isaac était au travail et elle ne connaissait pas beaucoup d'hommes. Tout du moins, pas des hommes qui oseraient s'aventurer chez les italiens par peur des représailles entre gangs. Curieuse, elle quitta ce qui lui servait de bureau et se rendit jusqu'à l'entrée du garage. L'homme en question était de dos. Elle tressaillit d’effroi en reconnaissant cette silhouette qu'elle n'avait pas vu depuis plusieurs semaines. Elle voulut rebrousser chemin, mais il entendit ses pas. « Avalon. Comment vas-tu depuis le temps ? » Nolan se tourna pour lui faire face, un sourire triomphant accroché aux lèvres. « Tu t'es bien amusée, on peut rentrer maintenant ? »