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Well, you only need the light when it's burning low, only miss the sun when it starts to snow.

Je venais d’avoir vingt ans, et je nageais en plein bonheur. Ma vie était celle dont j’avais toujours rêvée : un mari aimant, une maison de rêve et surtout un boulot dans la finance qui me plaisait tout particulièrement. Rien ne semblait pouvoir venir me faire de l’ombre. Autrefois, j’étais une petite fille très rêveuse qui ne pensait qu’à rencontrer son prince charmant. Mais lorsque mon regard croisa celui de Calum, je tombais raide dingue de son charme ténébreux. Il avait tout ce dont une femme pouvait rêver et rapidement le courant passait. Mes amis de l’époque se montraient réticents à l’idée que je sois avec un tel garçon – bien loin  de l’archétype du mec parfait certes, mais si parfait à mes yeux – mais je les laissais dire. J’étais heureuse et notre histoire durait. C’était là, l’essentiel à mes yeux. Lorsque nous avons emménagé ensemble, je fus bluffée de voir l’appartement magnifique que l’agent immobilier de Calum nous avait trouvé. Jamais je n’aurais songé à vivre dans un tel endroit, dans un tel luxe. La vue était merveilleuse, donnant sur tout New York. Je me demandais comment Calum avait pu se payer un tel endroit, mais il se contentait de me rassurer. Constamment. Il avait ce don pour mettre en confiance, me dire que tout était parfait et qu’il s’occupait de tout. Je vivais comme une reine, mais une reine finie toujours par tomber de son trône… Un soir, alors que Calum venait de rentrer du travail – bien plus fatigué et irritable que les autres soirs – une envie soudaine me pris. Persuadée qu’il avait une liaison torride avec sa blondasse de secrétaire, je décidais de fouiller dans son téléphone. Et c’est là que je compris. Ma vie se rembobina dans ma tête, et je tombais de haut. Je comprenais beaucoup mieux la provenance de cet argent, ces belles voitures et cet appartement de luxe. Je n’y croyais, je ne voulais pas y croire. Et pourtant, mon mari était bien à la tête d’un réseau bien loin d’être catholique et j’étais complètement perdue. Mon corps devint lourd, et je tombais sur le sol, le dos appuyé contre le mur. Je pleurais, toutes les larmes de mon corps avant de me reprendre. Rapidement. Calum ne devait pas me voir comme ça, sinon j’étais morte dans la seconde qui suivrait s’il apprenait que je savais. La nuit fut la plus longue de toute ma vie, et au petit matin, après avoir joué le rôle de la femme parfaite et avenante envers son mari, je regardais Calum partir. Comment avais-je pu être aussi idiote ? Comment avais-je fait pour ne rien voir avant ? J’avais envie de me gifler, j’étais dégoutée et complètement anéantie. Je décrochais alors mon téléphone – probablement sur écoute mais qu’importe – et composais le numéro qui allait changer ma vie. « Bonjour, Madame Calloway à l’appareil. J’ai.. j’ai un aveu à vous faire, concernant mon mari. » Les choses se passèrent très vite ensuite et ma vie pris un tournant très différent du bonheur dont j’avais tant rêvé.

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citation.

L’absence a au départ été quelque chose de très difficile à gérer. J’ai décidé de quitter ma vie, de tirer un trait sur toutes ces choses que j’avais vécues et j’ai tout plaqué. J’ai trouvé refuge dans une petite ville, Neptune, où tout le monde ignore ce que j’ai enduré pendant des années. Le gouvernement m’a offert une nouvelle identité, une identité à laquelle je dois me tenir. Mais je ne me sens pas moi, une impression étrange qui m’habite au quotidien. Je mens, constamment, lorsqu’on me demande de parler de mon passé, et bien que ce petit jeu m’amuse, j’aimerais pouvoir enfin dire la vérité, être moi même. Mais les gens travaillant au sein de la protection des témoins du gouvernement ont été clairs : pas un seul mot sur tout ça, encore moins sur mon mari. J’ai donc dû m’y tenir, m’y faire et je commence peu à peu à retrouver un bonheur stable. Tout du moins j’essaye de m’en persuadé. Un soir, alors que j’étais sagement devant la télévision, mon portable se mit à sonner. Un numéro privé, tout laissant présagé que la personne de l’autre côté du fil n’était pas porteuse de bonne nouvelle. « Mademoiselle Summers, votre mari a été libéré. Faute de preuves… » Le téléphone quitta mon oreille pour venir s’échouer sur le sol. Mon monde s’écroulait, c’était impossible. Cet homme ne pouvait pas être libéré, je n’arrivais pas à y croire. Calum allait tenter de me retrouver, c’était certain. J’avais peut être la chance d’avoir changé d’identité, mais mon visage restait le même… Ce soir là, les larmes coulèrent à flot et je me rendis compte d’une chose : le bonheur est réellement une chose éphémère.