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True friends are few and far between
Hold on to them and don't let go.

la moto de la demoiselle avance à une allure folle. elle n'y fait pas attention. ses pensées sont ailleurs. avec mamita, à l’hôpital. les larmes coulent sur ses joues. elle ne peut pas les contrôler. sa vision est brouillée. heureusement qu'elle connait la ville par cœur. toutes les routes qu'elle emprunte elle pourrait le faire les yeux fermés. mamita. hôpital. deux mots qu'elle n'aurait jamais voulu associer. elle ne peut pas perdre sa grand-mère, la femme de sa vie. elle ne le supporterait pas. gaby n'a pas la peur facile. pourtant, ce soir elle lui bouffe les entrailles. sa gorge est serrée. sa respiration est difficile. la peur l'a envahit. peur de perdre une personne chère à son coeur. elle n'avait pas ressentit cette peur depuis la condamnation de Daniel. elle déteste ce sentiment. il est incontrôlable. il t’oppresse, te rend faible. gaby se sent impuissante. elle voudrait hurler, frapper dans un mur, tout envoyer promener. mais à quoi bon ? ce n'est pas ça qui ramènera mamita à la maison. la jeune fille regarde autour d'elle. elle roule sans savoir où elle va. elle veut juste sentir le vent frapper son visage. rapidement elle se rend compte de sa destination. inconsciemment elle est venue chez cruz. cruz. sa personne. son meilleur ami. enfin ça c'était avant. aujourd'hui ils ne sont plus que des étrangers l'un pour l'autre. à cette pensée, le coeur de l'hispanique se serre un peu plus. merde, comment en sont-ils arrivés là ? elle coupe le moteur de sa moto. elle retire son casque et secoue légèrement la tête pour remettre sa chevelure en place. les larmes coulent toujours sur ses joues. elle n'y fait même plus attention. ses pas l'entrainent vers la porte. dictée par elle ne sait quelle force, elle frappe à la porte. là tout de suite, elle a besoin de cruz. point final.

Assis devant un fauteuil à moitié bouffé par les mites, Cruz regardait un match de football américain. Il n’aimait pas ce sport, mais c’était la seule chaîne qu’il captait suffisamment bien. Il s’en contentait donc, regardant les matchs sans vraiment s’y intéresser. Et puis alors que la foule encourageait son joueur vedette, un bruit sec fit écho dans l’appartement. Il était assez mal isolé pour que le bruit résonne sur les murs de pierre. Il posa sa bière à même le sol et se dirigea vers la porte. Il n’attendait personne, mais comme d’habitude, c’était sûrement Jo qui venait squatter. " Jo, tu me ... " commença-t-il, tout en ouvrant la porte. Son cœur manqua un battement. Ce n’était pas Jo, mais Gaby qui se tenait devant lui. Sa présence, sa silhouette éveilla aussitôt des souvenirs en lui. Elle était là et ce n’était pas arrivé depuis longtemps. " Gaby ? " Alors rapidement, il scruta la jeune morello. Il y avait forcément une explication à sa présence et sans qu’il ne sache pourquoi, l’inquiétude le gagna. Depuis la mort de sa sœur, il avait toujours cette tendance à envisager le pire dans n’importe quelle situation. Mais la seule chose qui attira le regarde du mexicain, c’était les larmes qui coulaient le long de ses joues. Il avait toujours détesté la voir pleurer et c’était encore le cas, bien qu’ils n’étaient, désormais, plus que des étrangers. Pourtant, Gaby restait toujours là, en lui. Sa présence n’était plus qu’une ombre dans la vie de Cruz, mais elle suffisait à lui faire croire que tout n’était pas brisé. Le mexicain était, malgré tout, trop fier pour admettre qu’elle lui manquait. Après tout, elle l’avait rejeté et il avait fait avec, acceptant la rancœur qui était maintenant sienne. Mais ce soir-là, devant ses yeux embués, il ne sut quoi faire. Oscillant entre l’envie de la prendre dans ses bras et celle de lui fermer la porte au nez. Oscillant entre son amertume et son absence douloureuse. " Qu’est-ce que tu fais ici ? " lâcha-t-il soudainement, d’un ton plus froid qu’il ne le voulait vraiment. Cruz n’avait jamais vraiment su y faire, n’avait jamais vraiment su s’exprimer clairement. Mais il était comme ça et Gaby le connaissait suffisamment pour le voir. Ou peut-être pas.

elle ne s'était plus tenue devant cette porte depuis des années. il faut dire qu'après la mort de sa sœur, cruz s'est transformé. eux qui étaient inséparables se sont brisés. cruz a rejeté tout le monde autour de lui. gaby pensait leur relation assez forte pour survivre. elle a eu tord. doucement la faille s'est accentuée. d'amis inséparables ils sont devenus des étrangers. la porte s'ouvre sur le jeune homme. le cœur de la brune loupe un battement. le voir là, si près d'elle la renvoie des années en arrière. submergée par les souvenirs et l'émotion, la jeune femme lui offre un sourire timide. lui de son coté semble surpris. incapable de faire que quoi ce soit. ils sont là comme des cons, incapable de faire un pas vers l'autre. comme d'habitude. ils se regardent quelques secondes. ça semble une éternité pour gaby. finalement cruz ouvre la bouche. son ton froid fait l'effet d'une gifle à l'hispanique. pourquoi est-elle là déjà ? pourquoi est-elle venue se réfugier chez lui ? lui qui ne veut plus d'elle dans sa vie. elle qui l'a rejeté si fortement quelques années plutôt. mais à cet instant c'était plus fort qu'elle. la peur qui avait envahi son estomac prenait le pas sur sa fierté. sans prévenir la jeune fille se jette dans ses bras. sentir son odeur, être proche de lui à nouveau réouvre les vannes et ses larmes qui s'était tari repartent de plus belle. "mamita est à l’hôpital" arrive-t-elle à articuler entre deux sanglots. la brune s'accroche à cet ancien ami comme à une bouée de sauvetage. elle a juste besoin de sa présence, comme autre fois. qu'il assure ses arrières comme il le faisait si bien.

elle s'est jetée dans ses bras. comme ça. spontanément. elle n'a même pas réfléchis à son geste. elle sent la surprise de cruz. après tout les deux amis n'ont plus été aussi proche depuis la mort de rosario. pendant un millième de seconde elle pense se faire rejeter. lorsque le jeune homme a encerclé ses bras autour de son corps, elle s'est sentit soulagée. alors que les doigts du garçon viennent jouer dans ses cheveux bruns, la poigne de la brune s'intensifie dans son dos. elle se tient à lui fermement, de peur qu'il l'a lâche une nouvelle fois. maintenant qu'elle est là, avec lui, près de lui, elle ne veut plus partir. comment ont-ils pu se séparer aussi longtemps ? comment gaby a-t-elle pu accepter qu'il s'éloigne comme ça. elle et sa grande bouche auraient du se battre un peu plus pour le garder. doucement cruz desserre l'étreinte pour soulever le visage de l'hispanique. baignées par les larmes, cruz vient essuyer ses joues tendrement de son pouce. "elle" commence la brune avec difficulté. elle avale sa salive, respire profondément. "elle était à moitié inconsciente quand je suis rentrée du boulot." une pointe de culpabilité s'entend dans sa voix. elle n'aurait pas du la laisser seule. elle sent les larmes remonter une nouvelle fois. ce soir mamita est à l’hôpital, perfuser et toujours inconsciente. elle n'aime pas ça. elle a peur. "je ... d'accord" dit-elle presque timidement. c'est étrange d'entrer de nouveau ici. elle attrape la main de cruz instinctivement. elle ne veut pas le lâcher, même quelques secondes. il pourrait fuir une nouvelle fois et il est hors de question qu'elle le laisse de nouveau. "j'espère que je te dérange pas. je sais même pas pourquoi j'suis venue. un instinct" dit-elle calmement en s'installant dans le canapé en piteux état de son ami. elle sent qu'elle a besoin de lui dire ce qu'elle a sur le cœur. cette situation l'affaibli. sa fierté s'est rangée pour la soirée, c'est le moment d'en profiter. demain peut-être qu'elle le regrettera.