☆ ☆ ☆
Guess, I'm wishing my life away
With these things I'll never say.
Depuis son divorce Cane s'était plongé dans le travail. Il avait eu quelques aventures, mais aucune femme n'avait pas la différence. Peut-être que la comparaison avec Amélia était trop grande. Cela dura pendant deux longues années. Cependant la nouvelle avocate qui venait d'être recruté par le cabinet était différente des autres. Elle était maligne, amusante et efficace. Cane adorait travailler à ses côtés peut-être même trop puisqu'il ne se rendit pas compte qu'il flirtait avec elle. Un jeu dangereux qui amena la jeune femme à se montrer à sa porte un soir.
« Qu'est-ce que tu fais ici ? » Lui demanda Cane. Il ne s'attendait pas à la trouver devant chez lui. Il pensa directement à une urgence au bureau. Il ne se doutait pas de la raison de la venue de la jeune femme. Il était très loin du compte.
« Je me suis dit que j'en avais assez d'attendre que tu viennes me proposer de sortir un soir donc me voilà. » Lui répondit la jeune femme avec un grand sourire. Cane resta bouche bé pendant quelques secondes. Il n'imaginait pas qu'elle aurait le cran de mettre à jour leur petit jeu platonique et de prendre les devants. D'habitude c'est l'homme qui invite la femme à sortir et non le contraire.
« Tu es toujours aussi directe ? »Lui demanda Cane amusé. Il se disait que c'était juste un crush d'une jeune femme pour son patron. Il ne la prenait pas encore au sérieux. Elle était jeune, elle avait la vie devant elle. C'était juste une lubie qui lui passerait.
« Jamais. » Lui répondit la jeune femme avant de baisser les yeux. Elle était à la fois forte et fragile, timide et entreprenante. Cane comprit alors qu'elle avait dû se faire violence pour venir jusqu’ici.
« C'est pour ça que si tu refuses mon invitation je vais devenir rouge comme une tomate et me sauver en courant. » Lui expliqua la jeune femme avant de laisser échapper un petit rire. Sa franchise était rafraîchissante et sa gêne attachante. Cane ne pouvait pas rester de marbre cependant il s'efforçait de faire bonne figure, de tenter de trouver un moyen de la dissuader.
« Tu sais que je suis ton patron et que j'ai au moins dix ans de plus que toi ? » Lui demanda Cane. Il se disait que sortir avec un vieux comme il dit la ferait fuir surtout qu'une histoire comme ça pourrait lui faire perdre son emploi. Il lui donnait une porte de sortie en se disant qu'elle reculerait face aux conséquences.
« Neuf ans à vrai dire. » Lui répondit la jeune femme fière de sa réponse. Cane n'avait pas réussi à lui dire non alors il avait pris sa veste et l'avait emmené dans un restaurant qu'il connaissait. Il se doutait qu'il pourrait rencontrer des collaborateurs cependant il partait du principe qu'il ne faisait rien de mal. Certes tout son être lui disait d'arrêter de penser aux autres et de vivre sa vie puisque près tout c'est pour cela qu'il avait divorcé pour vivre sa vie, mais ce n'était pas aussi évident. La soirée se passa à merveille. La jeune femme était très amusante et il craquait à chaque parole qu'elle disait. L'ambiance était assez bon enfant et Cane en oubliait presque l'âge de la jeune femme. Le temps passait tellement vite qu'il était déjà près minuit lorsqu'ils terminèrent leur repas. Ils avaient tellement parlé qu'ils avaient l'impression de déjà se connaître. Cane ne parlait pas souvent de sa vie privée, mais la jeune femme l'avait tellement cuisiné qu'il avait fini par lui parler de son ex-femme, de sa fille et des raisons de son divorce. Il pensait qu'en évoquant son désir de paternité la jeune femme serait refroidie puisqu'elle a la vie devant elle pourtant elle semblait le comprendre et l'encourager à poursuivre ses rêves. Elle se comportait comme une femme mature qui sait ce qu'elle veut ce qui la rendait bien plus séduisante que les autres jeunes femmes de son âge. La vie de la soirée avait sonné. Il prit donc sa voiture afin de rentrer avec la jeune femme. Il avait dans l'idée de la ramener chez elle, de rentrer chez lui et de passer la nuit seul. Quelques dizaines de minutes après il était donc devant sa porte.
« Je pense que c'est ici qu'on se dit au revoir. » Lui dit Cane. Son cœur lui disait de l'embrasser et sa raison de s'en aller. Alors qu'il se tourna pour partir la jeune femme le retint par le bras. Elle l'embrassa. Cane était très étonné il pensait qu'en savoir plus sur lui aurait agi comme un répulsif, mais pas du tout. Décidément la jeune femme savait ce qu'elle voulait. Cane lui rendit son baiser et une chose en entraînant une autre il se retrouvait dans son lit. Toujours aussi sûre d'elle la jeune femme se retrouva en sous-vêtement. Cane ne pu s'empêcher de souffler. Il savait qu'il était faible comme tous les autres hommes, il se sentait terriblement mal face à la situation. Il se doutait que lendemain matin il s'en voudrait.
« Je suis aussi horrible que ça ? » Lui demanda la jeune femme sous les yeux surprit de Cane. Elle avait tout faux. Elle était parfaite et pas seulement physiquement, mais aussi totalement. Depuis son divorce c'était la première femme avec laquelle il se sentait réellement bien a tel point qu'il fini par lui dire :
« Non c'est moi. » Cane se rapprocha d'elle et l'embrassa. Il préférait vivre plutôt que de vivre avec des regrets. Ils passèrent une nuit magique ensemble, ils ne faisaient plus qu'un. Finalement ce ne fut pas une nuit, mais deux nuits. Évidemment la jeune femme démissionna dès que ça devint sérieux entre eux puisqu'elle ne voulait pas de conflit d'intérêt. Elle était prête à trouver un autre job rien que pour rester avec lui. Quant à lui il eu l'impression de retrouver ses trente ans dans ses bras.
☆ ☆ ☆
Guess, I'm wishing my life away
With these things I'll never say.
Alors qu'il venait de rompre avec Olivia, Cane avait pris le volant. Il était à la fois triste et énervé. Il ne faisait pas forcément attention à la route. Il ne vit pas le camion arriver en face de lui. Il eut beaucoup de mal à l'éviter. Finalement il se retrouva éjecter de la voiture. Cet accident fut très impressionnant pourtant Cane a survécu. Les secours arrivants rapidement ils purent le prendre en charge. Cane restèrent tout de même quelques heures inconscientes avant d'ouvrir les yeux à l'hôpital dans sa chambre.
« Tu nous as faits une de ses peurs. » Lâcha Amélia en voyant son ex-mari se réveiller enfin. Il était surpris de la voir à son chevet. Certes il était le père de sa fille, certes il était son ami cependant depuis quelque temps ils s'étaient éloignés. Le fait que Cane refasse sa vie n'avait pas été évident pour Amélia ce qu'il comprenait parfaitement. Il était donc surpris et touché à la fois de sa présence.
« À quoi est-ce que tu pensais pendant que tu conduisais ? » Lui demanda la jeune femme. Elle se comportait encore comme si elle était sa femme ou sa mère. Elle prenait soin des autres c'était une qualité qu'il admirait chez elle.
« À rien. » Lui répondit Cane. C'était un mensonge et sa fille le savait bien cependant elle avait toujours l'espoir de voir ses parents se remettre ensemble alors elle n'avait pas remis sur le tapis l'histoire avec Olivia surtout devant sa mère.
« Ne t'inquiète pas tu seras remis sur pieds en un clin d'oeil. On va bien s'occuper de toi. » Lui dit la jeune femme. En effet elle avait prévu avec sa fille qu'il vienne s'installer chez eux pendant sa convalescence. Autrement dit Cane n'avait pas vraiment le choix. Il n'allait pas non plus s'en plaindre. Depuis sa rupture avec Olivia il se sentait assez seul.
« Je n'en doute pas. » Lui répondit Cane avant de voir Amélia s'en aller. Elle voulait aller chercher quelque chose à manger. Cane marchait aussi sur des œufs en sa présence. Tout comme sa fille il ne voulait pas aborder le sujet d'Olivia devant elle par respect. Il en profita alors pour demander à sa fille :
« Où est elle ? » Il faisait référence à Olivia, mais comme toujours sa fille ne comptait pas lui faciliter la tâche. Si elle avait pu faire disparaître d'un coup de baguette magique la jeune femme du cœur de son père elle l'avait fait.
« Maman est juste à côté. » Lui répondit sa fille en faisant mine de rien. Elle jouait parfaitement la comédie pour cacher le sujet dont elle ne voulait pas parler.
« Je voulais dire ... » Lâcha Cane avant de voir sa fille lui couper la parole. Elle ne voulait même pas entendre le nom de celle que son père aimait.
« Tu parlais de ta parfaite petite amie ? » Lui demanda sa fille. Visiblement elle aussi n'était pas à l'aise à l'évocation d'Olivia pour la simple raison qu'elle la voyait comme un obstacle au bonheur de ses parents. Elle ne comprenait pas que ça n'avait rien à voir.
« A vrai dire ce n'est plus ... » Essaya de lui expliquer Cane avant de se faire couper la parole une fois de plus par sa fille. Il ne fallait pas être devin pour voir que ce regard triste signifiait qu'ils n'étaient plus ensemble et que c'était la raison de son étourderie au volant.
« Bonne décision. » Lui répondit sa fille avant d'aller chercher sa mère. Alors qu'elle était dans le couloir elle croisa une jeune femme. Elle devait avoir la trentaine et elle était brune exactement comme l'avait écrit son père. Elle s'approcha alors d'elle avant d'entendre.
« Je viens voir Cane Flemming je suis .. » Sa fille ne penserait pas qu'elle avait le culot de venir jusqu'ici. A ses yeux c'était de sa faute si son père avait eu un accident, si
« C'est donc vous. » Lâcha sa fille. Elle avait un air hautain qu'elle n'avait pas d'habitude. Elle l'a regardait de haut comme si elle était le diable en personne.
« On se connaît ? » Lui demanda Olivia. Elle n'avait vu qu'une ancienne photo de la fille de Cane alors elle ne pouvait pas s'en douter au premier abord.
« Je suis .. » Commença par lui dire la jeune fille avant de se faire couper la parole par Olivia. Ses yeux bleus c'était exactement ceux de Cane. Elle comprit alors qui elle avait devant elle.
« Sa fille. » La jeune fille détestait qu'on lui coupe la parole. Elle voyait qu'Olivia n'était pas bien. Non pas sans cœur elle décida de lui donner des nouvelles de Cane non sans mal.
« Il va bien. » Lui dit la jeune fille. Ce fut comme un soulagement pour Olivia qui n'avait qu'une hâte de le voir. Elle regrettait sûrement autant que lui d'avoir eu une dispute aussi futile.
« Dieu merci ... Je suis venu pour le voir, il faut qu'il sache que je suis là. » Lâcha Olivia. On pouvait voir aussi l'amour dans ses yeux. Elle aimait Cane, mais sa fille ne l'entendait pas de cette oreille.
« Vous n'êtes pas la bienvenue ici. » Lui répondit sa fille sous les yeux surpris et déçus d'Olivia. Elle pensait alors qu'il avait sûrement tourné la page. Elle était douée peut-être même un peu trop pour son propre bien. Elle voulait avoir ce qu'elle voulait et elle ne reculait devant rien même si ça conduisait à la tristesse de son père. Elle retourna d'ailleurs le voir.
« J'ai cru entendre sa voix. » Lui fit remarquer Cane. Il avait vraiment l'impression qu'elle était proche de lui. Il avait envie qu'elle vienne comme un signe que ce n'est pas terminer. Sa fille avait le destin de leur couple entre ses mains et elle lui répondit :
« Ça doit être les médicaments. Je suis désolée papa qu'elle ne soit pas venue. » On aurait pu croire qu'elle était machiavélique, mais ce n'était pas le cas. C'était juste une jeune fille déterminée qui pensait que ce qu'elle voulait était bon pour tout le monde.
« Moi aussi. » Lui dit Cane avant de décider de se reposer. Il avait besoin de ne plus penser à tout cela. Il était tout de même conscient du miracle qui s'était produit.